Don alimentaire obligatoire dans les supermarchés bruxellois ?

Le ministre Maron veut obliger les grands supermarchés bruxellois à donner leur nourriture invendue à des banques alimentaires ou à des organisations caritatives locales dès 1 jour avant la fin de la durée de conservation. Comeos, la fédération du commerce qui représente également les supermarchés, trouve que c’est une décision de trop.

Les supermarchés belges offrent déjà de la nourriture invendue

Ainsi, l’année dernière, les supermarchés belges ont offert 33 millions de repas à des banques alimentaires et à d’autres organisations sociales, soit une augmentation de 32 % par rapport à 2020.

 

En outre, les aliments qui sont encore bons un jour sont proposés à prix réduit dans les rayons afin que tous les clients, y compris ceux qui sont très soucieux des prix, aient la possibilité d’acheter ces produits à moindre coût.

 

Les agriculteurs et les producteurs consacrent beaucoup de temps et de travail à notre alimentation. L’objectif est que ces produits soient consommés autant que possible et que rien ne soit perdu. Les supermarchés mettent d’ores et déjà tout en œuvre pour limiter au maximum les pertes alimentaires : à peine 1,5 % de tous les aliments présents dans les étagères de nos supermarchés ne sont finalement pas vendus, contre 2 % il y a deux ans. Cela s’explique notamment par une politique d’achat sur mesure, une chaîne logistique performante, une gestion informatisée des stocks (first in, first out) et la mise en place de systèmes de vente rapide pour les produits dont la date limite de consommation est proche.

Dons de nourriture +32 % depuis 2020

Le secteur offre autant que possible ce qui n’est finalement pas vendu. En 2022, un total de 33 millions de repas ont été donnés à des banques alimentaires, des épiceries sociales, des restaurants sociaux et d’autres organisations de lutte contre la pauvreté. Cela représente près de 100 000 repas par jour, soit une augmentation de 32 % depuis 2020. Pour les grands supermarchés, le don d’aliments invendus est une pratique quotidienne, dans le cadre de laquelle les produits presque périmés sont retirés des rayons en fin de journée pour pouvoir être redistribués par le biais d’accords avec des organisations caritatives.

C’est chez le consommateur que le gaspillage alimentaire est le plus important

Une étude chiffrée d’Eurostat révèle que les supermarchés ne sont responsables que de 7 % des pertes alimentaires totales. Le principal problème du gaspillage alimentaire réside chez les consommateurs eux-mêmes : pas moins de 53 % de tous les aliments jetés se produisent chez chacun d’entre nous.

Dons obligatoires à Bruxelles : un coup dans l’eau

Le plan du ministre Maron serait une mesure superflue et indésirable qui va au-delà de la Wallonie et de la Flandre. Comeos a plutôt souligné au cabinet le besoin de soutien logistique pour les organisations caritatives, qui travaillent souvent avec des bénévoles et ne reçoivent pas toujours la redistribution organisée, ainsi que l’importance du rôle des pouvoirs publics dans la sensibilisation des consommateurs, là où la perte alimentaire est la plus importante. Une obligation de don pour les supermarchés dépasse donc son objectif et risque d’être un coup dans l’eau.

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Gert Van Loock

Gert Van Loock

Head Food & Product Policy