Trois produits sur quatre commandés en ligne proviennent de l’étranger

Lorsque nous commandons un colis en ligne, dans trois cas sur quatre, celui-ci provient de l’étranger et seulement dans un cas sur quatre de la Belgique même. C’est ce que révèle une étude de l’Université d’Anvers commandée par la Fédération du commerce Comeos.

Les résultats montrent une fois de plus que la Belgique risque de perdre toute son activité de commerce électronique au profit de l’étranger.

La Fédération du commerce Comeos a demandé au professeur Roel Gevaers de l’Université d’Anvers de dresser un portrait du paysage belge du commerce électronique. Pour la première fois, l’exercice a été réalisé non seulement pour examiner le marché belge du commerce électronique mais surtout pour comparer les performances du commerce électronique belge par rapport aux pays voisins et à l’emplacement physique d’où les marchandises sont expédiées.

1. Importance du commerce électronique en Belgique bien inférieure à celle des pays voisins

Si l’on regarde les achats de biens en ligne en excluant tous les services (streaming, voyages, billets d’avion…), nous atteignons un chiffre d’affaires de 9,6 milliards. Aux Pays-Bas, il atteint près de trois fois ce montant avec 24,3 milliards, et en Allemagne dix fois plus avec 100 milliards. En France, le chiffre d’affaires s’élève à 54,5 milliards.

2. En ligne, seulement un colis sur quatre provient de Belgique

Il y a six ans, en 2018, Comeos avait déjà clairement indiqué qu’un déplacement des centres de distribution juste de l’autre côté de la frontière était en cours, et non en Belgique.

Depuis lors, Comeos a toujours averti que la Belgique voyait ses activités en ligne s’échapper. Ceci est maintenant confirmé par les chiffres de cette étude.

Pour déterminer l’origine des commandes, l’emplacement de l’entrepôt d’où les marchandises étaient expédiées a été examiné. Les résultats sont éloquents. Seulement 27 % des colis commandés par les Belges proviennent de Belgique, 41 % des Pays-Bas. L’Allemagne représente 14 %, la France 6 %.

3. La Chine progresse rapidement 

 

Dans le secteur de l’habillement, seulement 12 % proviennent de commerçants belges, presque autant que des places de marché chinoises qui représentent 11 %. Les Pays-Bas sont en tête avec 22 %, l’Allemagne avec 19 %. 

 

Pour les vêtements, deux des cinq principaux acteurs viennent maintenant de l’Extrême-Orient, Shein en quatrième position et AliExpress en cinquième. Il y a cinq ans, cela aurait été impensable. Pour les vêtements, Bol, Zalando et Vinted occupent respectivement les première, deuxième et troisième places. 

4. Contrôlez les conteneurs, pas les données 

 

Comeos appelle à prendre des mesures. Les acteurs asiatiques ont une part de marché considérablement plus grande en Belgique que dans nos pays voisins. C’est pourquoi Comeos demande un meilleur contrôle des marchandises importées de l’extérieur de l’UE, qui doivent se conformer aux normes européennes. Au lieu de se concentrer sur l’abus de données, les autorités européennes et nationales feraient mieux de se concentrer sur le blocage des marchandises ne respectant pas les normes européennes. Prof Roel Gevaers : « L’importation hors UE de palettes de marchandises est assez strictement contrôlée, celle des colis de consommateurs beaucoup moins. Pour obtenir un terrain de jeu équitable, c’est quelque chose dont les autorités doivent être conscientes. » 

5. Pas d’interdiction de la livraison le jour même 

Dominique Michel : « Cela peut sembler contre-intuitif mais plus la livraison peut être rapide, plus elle est locale. Ce serait donc une fausse bonne idée d’imposer des restrictions à la livraison le jour même ou le lendemain. Plus le délai de livraison est long, plus il est facile pour les acteurs asiatiques de concurrencer nos acteurs locaux. Au lieu de promouvoir la durabilité, cela la diminuerait donc de facto. »

 Prof Roel Gevaers ajoute : « Une livraison à vélo depuis un magasin local ou un entrepôt effectuée le même jour peut être parfaitement durable. » 

6. Nous avons besoin de flexibilité 

Comeos réitère qu’une plus grande flexibilité du travail sera nécessaire pour la livraison le jour même ou le lendemain, et donc la possibilité de travailler le soir. Dominique Michel : « En ce qui concerne les coûts salariaux, nous avons encore une différence structurelle avec les Pays-Bas que nous devons combler. Pour les salaires bas et moyens, nous avons un handicap en termes de coûts salariaux. Le commerce électronique ne fera que croître dans les années à venir. C’est une certitude. C’est donc un choix politique : voulons-nous également maintenir cette croissance en Belgique ou allons-nous permettre que dans quelques années, tout vienne de l’étranger ? »

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Klaas Soens

Klaas Soens

Policy & Horeca Manager
Director Comeos Vlaanderen