Comment expliquer les différences de prix entre un caddie belge et français ?

La Belgique est un petit pays sensible aux achats frontaliers. La moitié des Belges habite à moins de 50 km de la frontière et peut facilement passer la frontière pour faire ses courses ou, par exemple, acheter des vêtements lors d’un dimanche d’ouverture des magasins dans les pays voisins. Outre des horaires d’ouverture plus larges dans les pays voisins, le coût des produits en magasin est évidemment une explication importante. Nous voyons 3 raisons structurelles.

1. Des producteurs appliquent des prix plus élevés en Belgique


Certains producteurs, tels qu’AB Inbev et Mondelez, imposent des prix plus élevés en Belgique. Par exemple, AB Inbev a été sanctionné par la Commission européenne pour pratiques commerciales déloyales (Source: https://ec.europa.eu/). Plus récemment, Mondelez a été condamné à une amende de 337 millions d’euros pour avoir empêché les commerçants belges d’acheter des biscuits dans les pays voisins à des prix plus bas (Source: La Libre). En conséquence, les consommateurs belges ont payé trop cher pour des produits comme les biscuits au chocolat. Bien que les particuliers puissent acheter des produits partout en Europe, les commerçants sont restreints, ce qui est contradictoire avec le marché unique européen existant depuis plus de vingt ans.

 

2. Coût salarial plus élevé


Dans un secteur à forte intensité de main-d’œuvre comme le commerce, les coûts salariaux jouent un rôle déterminant. En moyenne, le handicap salarial en Belgique est de 12 % par rapport aux pays voisins. Cependant, pour le secteur du commerce, où de nombreux salaires sont moyens à bas, ce handicap atteint 20 % selon Eurostat. Avec une marge bénéficiaire moyenne d’environ 1 % pour les supermarchés belges, ces coûts salariaux plus élevés sont inévitablement répercutés sur les prix.

 

3. Impôts plus élevés


La Belgique impose de nombreuses taxes, y compris pour le commerce. Depuis 20 ans, les supermarchés belges doivent payer une taxe fédérale sur les emballages, actuellement de 350 millions d’euros par an. Cette taxe, inexistante dans les pays voisins, explique pourquoi une bouteille de soda peut coûter jusqu’à 30 % plus cher en Belgique qu’en France. Bien que certains produits soient moins chers en Belgique, une part importante du chiffre d’affaires s’écoule chaque année vers les pays voisins en raison de ces différences fiscales.

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Lora Nivesse

Lora Nivesse

Director Policy
Director Comeos Brussels & Wallonia